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IZI AUTO

Immatriculations: le marché automobile français est-il vraiment reparti?

2 Août 2013, 05:14am

Publié par Stephane

Les immatriculations ont rebondi de 0,9% en juillet après plus de 20 mois de baisse consécutifs. Et ce grâce à Peugeot et à Renaut. L'avis de Bertrand Rakoto, consultant automobile chez Polk.

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Le nombre d'immatriculations a rebondi en juillet pour la première fois depuis octobre 2011. Certes, il ne s'agit qued'une timide hausse de 0,9% mais qui est dûe essentiellement aux contructeurs français PSA Peugeot Citroën et Renault. Peut-on vraiment parler de retournement du marché français? Réponse avec Bertrand Rakoto, consultant automobile chez Polk.

Comment va le marché automobile en France ?

La timide hausse du nombre des immatriculations de 0,9% en juillet ne suffit pas à faire oublier la baisse depuis 2011. L'année 2013 est l'une des années les plus basses depuis une trentaine d'années. La crise dure et le taux de chômage est élevé. Certaines projections estiment qu'il pourrait même atteindre les 12%. Les perspectives ne sont donc pas très favorables. Il y a beaucoup d'incertitudes et les ménages y sont très sensibles car ils n'ont pas encore repris confiance. Même sentiment pour les entreprises qui ralentissent le renouvellement de leurs parcs.

La France a toutefois moins souffert que l'Espagne ou l'Italie où le marché automobile s'est effondré. Malgré une prime à la casse en vigueur en Espagne, le marché est 60% en dessous d'une année dite " normale ", d'avant crise. En France, nous sommes en dessous de 15%.

Dernier point négatif, le marché automobile est affecté par le bonus malus qui fragilise les intentions d'achats à cause d'une pression fiscale trop forte. Les ménages n'arrivent pas à anticiper son taux. Le bonus malus impacte fortement le mix des ventes et ces distorsions mettent à mal l'économie de l'automobile. Les constructeurs souffrent notamment d'une baisse sur les modèles à faible marge. Mais l'Etat en fait aussi les frais: au coût du bonus-malus lui-même, il faut en effet ajouter l'impact sur les rentrées de TVA. C'est donc une mesure contre-productive.

Mais la hausse des immatriculations en juillet n'indique-t-elle pas un retournement ?

On ne peut pas faire preuve d'autant d'optimisme. Le nombre des ventes et des immatriculations risque de continuer à baisser, mais de façon moins prononcée qu'au premier semestre. On passerait d'une chute de 12% à 16% par mois au premier trimestre à une baisse de 3% à 7% par mois en fin d'année. Le marché possède en effet une certaine inertie qui, encore une fois, est liée au taux de chômage élevé et au manque de confiance des ménages. Selon les projections, le point d'équilibre n'est pas prévu avant le premier trimestre 2014.

De plus, l'indicateur des immatriculations est à relativiser. Le chiffre du CCFA prend en compte toutes les voitures immatriculées, qu'il s'agisse des ventes aux particuliers ou aux entreprises, mais aussi les immatriculations réalisées par les constructeurs eux-mêmes ou leur réseau. Cela comprend les "allocations", c'est-à-dire les modèles d'expositions, ou des immatriculations à but statistique, pour réaliser des objectifs, alors même que le véhicule n'est pas vendu à un client. Avant 2008 et donc avant la crise, la part des ventes aux particuliers représentait plus de 60%. Actuellement, nous sommes tombés à moins de 53%.

Renault a enregistré une hausse de 4,2% du nombre de ses immatriculations tandis que Peugeot a vu les siennes augmenter de 4,6%. Comment expliquez-vous cette bonne performance?

Les concurrents ont en partie arrêté leurs offres commerciales alors que Renault et Peugeot ont mis de nouveaux modèles sur le marché. Cela a eu un effet positif. Mais il faut attendre un an avant de pouvoir vraiment juger si une voiture se vend bien mais pour le moment ces modèles atteignent les estimations qui ont été réalisées. Que ce soit la Renault Captur ou même la 2008, ces voitures ont dopé le nombre d'immatriculations. Cela est arrivé au bon moment. Il y a eu plus de nouveautés sur des segments qui font l'essentiel du marché.


En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/economie/immatriculations-le-marche-automobile-francais-est-il-vraiment-reparti_397091.html#aKHP7hDZ1fEf6cOC.99

Immatriculations: le marché automobile français est-il vraiment reparti?
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